Maroc

Maroc, les droits des femmes et l’égalité de genres

Un long chemin parcouru et plusieurs réalisations à l’actif du pays

Par: Ismail ALAOUI TAHIRI

En 2021, six femmes ont été nommées ministres dans le nouveau gouvernement dirigé par M. Aziz Akhannouch. C’est la première fois que la femme marocaine a été ainsi récompensée d’une telle prestigieuse et importante représentation dans des postes de pouvoir et de responsabilités stratégiques, comme le ministère de l’Economie et des Finances, de la Transition Numérique ou celui de la Transition Énergétique.

Une longue marche militante pour l’égalité

La présence de femmes dans l’équipe gouvernementale est d’abord le fruit d’une longue marche militante pour l’égalité qui a été soldée par une réforme constitutionnelle nette et expressive en faveur de la parité et de lutte contre toutes les formes de discrimination basée sur le genre.

Cela a été également le reflet d’une politique volontariste en faveur de l’égalité, exprimée en haut niveau à travers les discours du Roi et agencée institutionnellement par une discrimination positive en faveur des femmes surtout aux postes représentatifs (gouvernement, parlement, conseils consultatifs…) et aux niveaux de prise de décision politique et économique du pays.

Mais, en évaluant le cheminement institutionnel et politique de l’égalité de genre au Maroc, et en s’attardant surtout au niveau de l’impact de cette volonté sur l’amélioration réelle des indices de développement humain basés sur le genre (conditions de vie des femmes), il nous est légitime de nous poser la question sur l’effectivité de ce choix volontariste nationale.

Le pays a-t-il franchi d’importantes étapes sur le plan des droits humains et que la femme jouit pleinement de sa liberté d’exercer ses droits dans tous les domaines, civils, politiques, économiques et culturels ?

A-t-il vraiment réussi son objectif d’intégration des femmes dans les circuits économiques liés à l’amélioration de leur condition sociale ?

L’approche du genre dans les politiques publiques,

Depuis deux décennies, Le Maroc s’est engagé pleinement, dans un processus de démocratisation et de modernisation. Il a initié de nombreux programmes visant l’amélioration du statut social des femmes. Beaucoup d’efforts ont été déployés pour lutter contre les inégalités hommes-femmes et développer le niveau d’implication de ces dernières dans les dynamiques de développement.

Dans ce contexte, la réforme du code de la famille en 2004 avait consacré l’égalité entre la femme et l’homme au niveau de la responsabilité familiale, des droits et des devoirs. Cette loi était considérée, à l’époque, comme une véritable révolution sociale et législative ayant introduit de multiples réformes à la condition de la femme, conformément aux conventions internationales et aux objectifs de la stratégie du développement durable préconisés par l’ONU.

La nouvelle Constitution de 2011 a aussi consolidé cette volonté étatique en instaurant les mécanismes nécessaires afin de rendre effectif le principe de parité de genre et favoriser l’insertion et l’affranchissement économique des femmes à travers le renforcement de l’entrepreneuriat féminin.

Aussi, plusieurs programmes d’ancrage institutionnel et réglementaire de l’égalité ont été initiés par plusieurs départements et institutions publiques et privées, et le Maroc a été un pays initiateur en matière d’institutionnalisation de l’approche genre dans beaucoup de politiques publiques, notamment, au niveau du Plan Gouvernemental de l’Egalite PGE 2012-2016.

Malgré le long combat mené par la femme marocaine pour acquérir ses droits et sa pleine citoyenneté, plusieurs acteurs et militants des droits de l’homme consultés, parmi lesquels Mohamed Al Harouali, président du bureau régional Marrakech/Safi de l’Observatoire national de lutte contre la corruption et pour la protection des deniers publics, explique que « l’ensemble des actions entreprises pour promouvoir l’égalité hommes-femmes, sont des clichés médiatiques, cachaient de vrais problèmes encore vécus par la femme marocaine et entravaient son émancipation : la violence, la marginalisation, la pauvreté, les inégalités des chances, les inégalités au niveau du taux de scolarisation, l’alphabétisation, l’inégalité dans le domaine de santé et l’accès aux services médicaux ou le taux de mortalité des femmes ne cesse d’augmenter, notamment celles issues des milieux ruraux et défavorisés ».

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