Chroniques

Le journalisme au Maroc n’est pas prêt d’avoir un (bon) futur !

Des journalistes derrière les barreaux… Voilà ce que les personnes lisent en feuilletant les journaux. C’est un métier qui commence à (ou devrait) être considéré comme un métier à fort risque. Dix mille théories dans chaque affaire. Et on oublie souvent les dommages collatéraux ! Et ils sont lourds de conséquences…

Imaginez, après que vous ayez lu un article sur un énième journaliste poursuivi en justice, votre fille ou votre fils de 18 ans, prometteur et tout, vous dire : Je veux être journaliste. Personnellement je lui dirai que vaut mieux pas. Que les risques sont grands ! Que cela dépend de beaucoup de choses, dont le zèle, l’intelligence, et les principes. Par « cela » j’entends, malheureusement : Les soucis potentiels.

 

Je ne conseillerai pas à mes proches ce métier !

 

Faudrait vraiment être fou pour devenir journaliste au Maroc. Ça commence réellement à chauffer. C’est vrai que si on se tient bien loin des soucis (par là comprendre des intérêts de certaines personnes ainsi que certaines politiques) on ne risque pas grand-chose. Mais comment savoir que c’est ce que votre fils, votre fille, votre neveu ou votre petit-fils fera ?

 

Le pauvre fou –ou la pauvre folle- pourrait être un idéaliste.

 

Et les voilà, ces jeunes prometteurs, s’élançant pour combattre ce que le Pays contient de plus mauvais, et collectionnant au passage des ennemis dont les personnes sensées se passeraient bien. Et beaucoup ont le bras long, très long. Et ça sait faire sortir des cadavres des placards, ou les y mettre.

 

Théorie du Complot ? Vraiment ?! Peut-être… Mais le risque reste trop grand ! Chacun sort son explication. Et toutes sont possibles. Absoudre l’un c’est condamner l’autre. Donc même la présomption d’innocence ne peut s’appliquer…

 

Trop de journalistes sont poursuivis en justice…

 

C’est le seul fait incontestable, jusqu’à présent ! C’est… Une réalité. On va me dire « Mais attends, et s’ils sont coupables de ce qu’on leur reproche, ces journalistes ?! ». Je ne m’abaisserai pas à répondre « et s’ils ne le sont pas ?! ».  Je dirai plutôt : Je parle d’autre chose ! Je parle de ce que le citoyen voit. Et personne ne peut nier ce que le citoyen pense en présence de dix mille théories.

 

L’explication que des personnes haut placées sévissent contre les journalistes qui ont mis le nez dans des affaires puantes est très souvent (pour ne pas dire toujours) la plus répandue au sein de la population. Et ce seul fait doit obliger les responsables, les responsables de ces poursuites et problèmes à gogo envers les journalistes, à se remettre en question avant toute action.

 

Enfin… S’ils veulent vraiment faire que ce métier ait un réel avenir.

 

Des poursuites contre des journalistes doivent plus être des décisions politiques, aux conséquences assumées, qu’autre chose. Il faut les éviter à chaque fois que c’est possible. Et il faut placer bien haut la barre de la présomption d’innocence à prendre en considération quand des poursuites ne doivent pas être abandonnées.

 

Là, on va me dire « ben alors, toute fripouille n’a qu’à devenir journaliste, et à écrire des articles pour faire tomber des têtes au cas où on penserait à l’arrêter pour ses activités parallèles ».

 

Je répondrai « ceci est tout d’abord clairement l’argument de qui souhaite museler la presse, la dresser, en faire un larbin de l’Etat et des puissances économiques et politiques ». J’énoncerai « l’immunité parlementaire » et je proposerai d’aller l’ôter avant de trop bavasser sur la même chose concernant les journalistes, car c’est là, en politique, que se trouvent les vraies fripouilles mais elles, on veut bien comprendre qu’elles aient l’immunité. Et je conclurai en disant : C’est mieux que ce qui se passe là, et je ne dis pas qu’il ne faut pas que la justice soit contre les journalistes malhonnêtes. Je dis seulement :

 

Il y a trop de procès !

 

Et ils concernent tous des journalistes critiques… Ce n’est pas bien pour l’avenir du métier, non ! Ce n’est pas bien ! Enfin. Ce n’est pas bien si le pays a besoin de journalistes critiques ! Mais s’il n’en a pas besoin, ben alors c’est bien, c’est bien. Vous êtes sur le bon chemin ! Toutes mes félicitations. Je doute sérieusement que ce métier ait un quelconque avenir.

 

Faites machine-arrière si vous ne souhaitez pas les dommages collatéraux inévitables !

 

Et ne me dites pas, je vous prie, qu’il y a beaucoup de journalistes critiques que personne n’ennuie. Le vieux stratagème… Aussi vieux que le Monde. L’un d’eux (et ce n’est qu’un exemple) a d’ailleurs changé de camp on dirait. Il écrit des chroniques pour le média qui « enterre » les esprits critiques, les prétendus siens. C’était son camp depuis le début, semble-t-il.

 

Qui se croit morveux, qu’il se mouche !

 

Nouamane Rimeh.

 

 

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