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Mais enfin… Laissez les pauvres Etats espionner en paix !

« Prouve-moi que c’est moi qui ai pété », disait le bon gros gars, un Français, qui venait de bouffer un plat de lentilles aussi grand qu’une parabole, et qu’on accusait au milieu de cette réunion, au beau milieu du mois de ramadan, d’être à l’origine d’un monstrueux et immonde pet. Ça sentait mauvais… Très mauvais ! Mais personne ne pouvait le prouver. Et c’est vrai que peut-être ce n’était pas lui… Et il le savait ! Que ce pouvait dans tous les cas ne pas être lui.

Et le bon gros gars devinant, après coup, qu’au lieu de demander des preuves, il valait mieux s’offusquer qu’on l’accuse lui. Et il commence : « Pourquoi me regardez-vous, moi ?! Parce que je ne jeûne pas ? Parce que je suis gros ? Parce que je n’ai mangé que des misérables lentilles ? ». Et le gros commençant à ressortir les vieux dossiers où subsistent comme toujours deux versions. Et le voilà accusant chaque membre de l’assemblée des accusateurs et accusatrices d’injustices en tous genres, également impossible à prouver.

 

On aime ce qui est impossible à prouver dans ces situations-là. « Tu as fait ceci ! », « t’as pas vu ta gueule ?! », « euh, mais c’est toi qui dis ça et c’est faux », « Ah non, moi, j’ai raison ! ». Ça sait utiliser ce genre d’arguments.

« Tu accuses sans preuve ?! Que tu aies raison ou tort, je coupe les liens… », même s’il n’y a en fait pas eu d’injustice…

 

Et voilà, en voyant tout cela, toute cette défense en forme d’attaque, bien organisée et tout, voilà  les gens quasiment assommés par l’odeur presque obligés de lui avouer que ce n’était peut-être pas lui et qu’ils avaient eu tort de l’accuser. Car finalement, répétons-le, ce n’est peut-être pas lui. C’est peut-être un autre…

 

Quel dilemme… Ceux qui accusent sans preuves sont plus proches de l’image de l’injustice que les injustes ne laissant pas de preuves. Extrêmement fascinant !

 

D’ailleurs, le gros gaillard ne s’attendait pas à ce qu’on l’accuse. Surtout pas. Si c’est lui qui a pété, il croit en la présomption d’innocence, lui. Quand ça l’arrange… Et là, ça l’arrangeait. C’est pour ça d’ailleurs qu’il a pété.

 

C’était un pet en paix.

 

Il a même profité du moment et espérait être le plus désagréable possible. Mais on s’est mis à l’accuser contre toute attente. Dans quel monde de fous sommes-nous ?! C’est la question qu’il s’est posée… Comment ont-ils osé me pointer du doigt ?! Méchants et injustes ! Car si on ne pouvait prouver l’origine du pet, on pouvait prouver l’injustice des accusateurs. En effet, dans tous les cas, ils ne peuvent prouver ce qu’ils avancent. C’est comme ça que ça fonctionne…

 

C’est finalement comme si, quand on ne peut prouver une chose, on peut la faire, tant qu’on veut. Y a des Etats, quelque part ici et là, qui achètent par exemple des logiciels pour espionner des civils. Des logiciels dont on peut se rendre compte de l’utilisation, parfois, de très rares fois, mais qu’on ne peut finalement pas ou peu tracer. Et même si on le pouvait, les VPN ça existe. Donc impossible de pouvoir prouver leur utilisation par ces Etats.

 

Et quand ça paie ça, un Etat, et c’est cher, ou plutôt quand ça paie ça les contribuables de l’Etat, ça, l’Etat, veut pas qu’on vienne lui dire hé, libertés et droits des citoyens, Etat-Voyou, ne respectant même pas sa constitution et tout ça. Non, non ! Faut pas lui dire ben quoi, on triche ?! On respecte même pas les Droits qu’on a concédés ?!

 

Mais alors là, pas du tout !

 

C’est la chose à ne pas faire quand l’Etat espionne avec ses bidules technologiques et ses logiciels payés à prix d’or à des entreprises d’un pays qui a plein d’ennemis officiels (peut-être pas toujours dans les coulisses).  C’est exécrable de lui faire ça, à l’Etat. Car l’Etat a payé cher, de ce qu’il a eu du contribuable et qu’il pouvait garder pour d’autres trucs. Et c’est un service qui rend impossible la découverte de l’utilisateur. Relisez : C’EST UN SERVICE QUI REND IMPOSSIBLE LA DÉCOUVERTE DE SON UTILISATEUR. Alors venez pas le faire chier. L’Etat compte sur vous.

 

Comment pouvez-vous être injuste envers l’Etat ?

 

Lui, qui comptait sur votre compréhension du Droit… Lui qui pensait que vous n’oseriez pas accuser sans preuves… Comment avez-vous osé ?! D’ailleurs c’est peut-être pas lui. C’est peut-être un autre. Peut-être même un ennemi de cet Etat. Oui ! C’est peut-être un ennemi rusé qui savait que la victime contrôlerait ses appareils, trouverait des traces du cheval mythique, et accuserait l’Etat.

 

C’est peut-être la victime elle-même, non ? Pour accuser…

 

Pourquoi l’Etat espionnerait-il des gens qui ont tout plein d’ennemis au sein de l’Etat ? Il n’a pas que ça à faire… L’Etat peut également dire « oh vous savez, moi je suis archaïque, je n’ai que des espions en trois-quarts tenant des journaux dans le parc, ou portant des djellabas rapiécés dans les vieilles mosquées de l’ancienne médina ». Pauvre Etat ! La tech’ ce n’est pas son fort. Et vous êtes là à l’accuser, d’être ingénieux et sournois. Lui qui n’a que son capital humain qui rappelle l’espion de César dans Astérix ?

 

« Mais d’un autre côté, si l’Etat voulait pas qu’on l’accuse, il avait qu’à pas acheter les bidules avec ces fonctionnalités avancées », vient-on de dire.  Hein ?! Qui a dit ça ?! Prouvez-le ! Prouvez-le ! Et si vous pouvez pas prouver une chose, fermez là, vous dit l’Etat. Laissez-le faire ses petites affaires impossible à prouver en paix…

 

Messieurs-dames, laissez donc les pauvres Etats espionner comme bon leur semble. Vous ne pouvez rien prouver contre eux. Ils ont payé assez cher comme ça. Et peut-être même que c’est pas eux. Et rien que cette hypothèse, toujours restante, dans tous les cas, vaut des millions d’euros pour qui veut péter, oh pardon, pour qui veut espionner tout en pouvant toujours et à chaque fois dire que c’était pas lui.

 

Car oui ! Peut-être que c’était pas lui…

 

Tous les coups impossibles à prouver sont permis, verdict de n’importe quel juge de n’importe quel Cour de justice. Et ni l’utilisation de logiciels espions avancés ni les pets, ne peuvent être retracées.

 

Valait mieux se taire… ?!

 

Drôle de question. Drôle de monde… Drôle d’Etat.

 

Nous espérons vivre dans un Etat qui respecte les règles qu’il s’assigne et où il soit impossible à un fonctionnaire ou à l’Etat de mentir sur ses activités. Car tricher… Et en plus renier la tricherie… C’est vraiment pas joli joli. C’est… petit.

 

Indigne, pourrait-on dire. Oui ! Indigne. Indigne d’un Etat qui se respecte.

 

Et car c’est trop petit, et que l’Etat ne veut sans doute pas être médiocre, même dans ses propres coulisses (c’est trop lourd à porter, soyez-en sûrs ! Malgré l’hypocrisie ambiante), nous conseillons pour une fois de considérer que ce n’était pas lui. De bonnes bases pour un lendemain meilleur, sans tricherie. Pour… UN ETAT DE DROIT !

 

Disons que ce n’est pas le gros bonhomme qui a pété. Mais, surtout : Jamais de tricherie. Même quand on ne peut le prouver ! Ça reste bien bas….

 

Topez-là ! Là, Plus de pet ! C’est immonde… Indigne… Un Ministre qui ne paie pas la C.N.S.S. ou un Etat qui ne respecte pas les lois qu’il s’assigne, c’est franchement pas tolérable. Même pour eux-mêmes…

 

N’est-ce pas, Etat ?! Disons que c’est un de vos ennemis, pour clore ce sujet, avec la promesse du respect de ce qui doit dignement être respecté.

 

C’est… « Sacré » !

 

Et facilitez le travail aux journalistes. Même les plus, selon vous, dissidents. Même si vos accusations sont réelles, exactes, plausibles, les règles sont là. Le journalisme est une richesse pour un pays qui va de l’avant. Et plus c’est libre, plus le pays va de l’avant. C’est un excellent investissement.

 

Jouez selon les règles… Et finis les tribunaux ! Jouez selon les règles de la profession quand vous jouez contre un professionnel qui vous dérange. Ne cherchez pas la petite bête. Et n’en inventez pas (et je ne dis ni que vous le faites ni que vous ne le faites pas, comment pourrais-je savoir ?!)… Laissez les gens s’exprimer ! Même s’ils sont, selon vous, de mauvaise foi… Les règles ! Les règles c’est quelque chose de… D’absolu ! Même quand ce n’est consigné nulle part. Et l’une des règles c’est qu’il ne faut avoir aucun journaliste dans le collimateur, même s’il s’agit de Satan en personne. ça ne se fait pas ! Tout bonnement pas. Les lecteurs décident de ce qui doit être retenu ou compris d’un article… Et même si un pauvre diable les trompe, cela fait partie des règles du jeu. Et l’Etat n’a rien à voir dans tout ça. Non, rien du tout ! C’est un métier qui doit rester libre… Le plus libre possible, hors quelques excès condamnables dans tous les pays du monde.

 

C’est vraiment dommage d’avoir à dire tout ça, mais…

 

Il en va de l’évolution d’un pays entier. Que tous les fonctionnaires contre l’évolution soient écartés, c’est vraiment très important. Et l’Etat avancera, alors, comme il se doit. Et même mieux qu’on ne le croyait possible.

 

Vous verrez…

 

Voilà des paroles sensées à l’attention de personnes sensées. Quant aux fous, que l’Etat les écarte…

 

Il est temps !

 

Nouamane Rimeh.

 

 

 

 

 

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