Chroniques

Un Conseiller communal bloqué en France n’attend pas l’aide du Maroc

Voilà un conseiller communal qui a l’air de bien s’y connaître en affaires marocaines. Il ne fait pas confiance aux politiques. Sans attendre « le secours » des autorités marocaines, il vient de tenter, depuis la France, de revenir au Maroc, clandestinement ! Comme un grand…

 

Alors que les Marocains bloqués à l’extérieur du Royaume multiplient vidéos, appels, lettres et dernièrement des manifestations devant l’Ambassade Marocaine de Paris et des représentations consulaires, un élu du peuple, Conseiller communal de son état, vient de confier à un média de la place qu’il avait tenté, vainement, de revenir au Maroc via Hrig. C’est-à-dire clandestinement.

Oui, ce n’est pas un scandale qui a éclaté sans qu’il ne soit au courant. C’est lui-même qui raconte les choses à Alyaoum24, un peu comme pour expliquer à quoi il s’est résolu face à la « passivité » du Gouvernement dans l’affaire des Marocains bloqués à  l’étranger post-fermeture des frontières. Lisons un peu ce que le média écrit : « Abdelghani Bouziani, Conseiller communal à Taoujdate, bloqué dans le Sud de la France depuis le mois de mars, a affirmé au journaliste d’Alyaoum24 qu’il avait bel et bien tenté de revenir au Maroc clandestinement ». Selon la même source sa tentative s’est révélée infructueuse et on l’a ramené à son hôtel en France. Ah bon ? C’est si simple à présent ?!

Donc, pour résumer, un élu brave les lois, et ne fait pas confiance au Gouvernement Marocain qui tantôt dit faire des mains et des pieds pour rapatrier les Marocains bloqués qui veulent revenir au pays (Le ministre Bourita) et tantôt disent qu’il faudra attendre le déconfinement et l’ouverture des frontières (le chef du gouvernement), et donc qu’il n’y aura probablement aucune intervention de l’Etat dans cette affaire. Qu’en penser, de cet élu ?

Le pire dans tout ça c’est que le Gouvernement ne fait réellement rien ! C’est comme si, en quelque sorte, ce Conseiller communal savait qu’il ne pouvait pas compter dessus. Pour mieux comprendre la chose, imaginez beaucoup de gens attendre du jour au lendemain une décision gouvernementale positive pour leur cas. Et il y a un type qui, lui, n’attend aucune décision gouvernementale, ni demain ni après-demain. Il essaie, selon ses conceptions des choses et des possibilités, de se débrouiller lui-même. Et ce type est dans la politique. Fascinant…

Certains manifestants à Paris, qui souhaitaient faire pression sur le Gouvernement pour qu’il leur trouve une solution, ont même eu droit à des amendes de 135 euros. Faire pression sur le Gouvernement ! Est-ce même possible ? Ces gens ont tout fait ! Et rien… Gouvernement impassible !

Cherchent-ils une solution au moins ? Ou ont-ils depuis le début décrété de ne rien faire et de temporiser ? De se contenter de promettre, d’affirmer qu’on cherche à rapatrier les gens, de les recenser et de leur miroiter la possibilité qu’il y ait une solution s’ils déposent des demandes en ligne et voilà tout ! Pour être tout à fait honnête, ce ne serait pas étonnant.

C’est même très plausible. A voir les différences de versions entre le ministre des affaires extérieures et le Chef du gouvernement, on dirait plutôt qu’il est de notoriété « non-publique », et depuis le début, ou à peu près, qu’il faut attendre l’ouverture des frontières.

Mais pourquoi ces promesses ? Et de quel droit ? Quand va-t-on cesser de jouer avec les nerfs des gens et leur stabilité psychologique, quand ? Faites-vous intervenir des psychiatres –à part El Othmani- qui vous disent « ne vous inquiétez pas, de fausses promesses ne vont en aucun cas les perturber mentalement ! » ? Si au moins cela était vrai… Mais non ! Tout est permis, on dirait. Et c’est grave ! Vraiment grave !

Mais revenant au clandestin qui a eu les faveurs des urnes de Taoujdate ! On ne la fait pas au Conseiller communal, tel semble être le résumé. Ou alors… On l’avait informé de ce qu’il en était ! Tout est flou mais ça peut aussi être ça… Les politiciens peuvent savoir ce qui arrive et les autres personnes non ! Mais on ne peut en être sûr, c’est vrai… Peut-être qu’il n’est au courant d’aucune décision qu’on a tue au public.

Par contre, si on peut être sûr d’une chose c’est : le Droit de mentir existe en politique…  Et c’est une calamité ! On berce les gens d’illusions… C’est permis ! Quand cela sera-t-il interdit ? Quand ?

 

Nouamane Rimeh (Nouamanerimeh@gmail.com)

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