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Bossez ou oust !

On trouve ça normal que des gens soient contaminés par le Covid-19, ici, en allant travailler pour une misère et pour des emplois qui ne sont même pas d’une nécessité absolue. Mais… Ils n’ont pas signé pour ça ! Personne n’a parlé de pandémie, au moment du contrat ! On devrait indéniablement leur donner le choix…

 

Nul besoin d’être un juriste génial pour comprendre tout ça : La possibilité d’avoir un congé sans solde est une nécessité irréfutable en période de pandémie. Si quelqu’un préfère ne pas risquer sa peau, ainsi que celles de sa famille, comment peut-on l’en priver ? Comment peut-on prendre cela pour une rupture du contrat ? Si quelqu’un préfère éviter de travailler dans des lieux infestés de rats enragés alors on le vire ? C’est ça le truc ? Parlement ! Levez-vous… Représentez ce que vous dîtes représenter. Faudra-t-il attendre 100 ans pour que de pareilles lois si évidentes voient le jour ? Mille ans ? Encore des combats contre les lobbyistes et les politiciens en tous genres ? Pour des évidences… ça détruit la confiance ce genre de choses. A raison !

La nécessité d’y avoir une prime de risque pour ceux qui préfèrent travailler également. Pas de primes de risque ? Soyez sérieux !  C’est le B-a ba des droits de tout travailleur prenant des risques. Ou alors pensez-vous qu’il n’y en a aucun, risque ? 150 personnes viennent à peine d’être diagnostiqués positives au Covid. Vous voulez savoir ce qu’elles faisaient, ces personnes ? Lisez, lisez pourquoi des gens risquent leurs vies et celles de leurs proches, lisez ce qu’écrit Le360 : « Ce nouveau cluster a été repéré au sein de trois unités industrielles (Pretty Shoes, Cochazur, Shoes Diffusion), propriété de la famille Mahlou, apprend Le360 de sources sanitaires. Les trois usines fabriquent des chaussures, toutes destinées à l’export, pour la marque italienne Geox ».

Effrayant ! Effrayant ! Et ils n’avaient probablement même pas de primes de risque…  Et qui sait combien d’autres personnes ont été contaminées par celles-là, qui voulaient juste toucher leurs maigres salaires, en fabriquant quoi ? Des chaussures… Même ces personnes-là, ces malchanceux contaminés par ces plus malchanceux salariés, devraient pouvoir ester contre ces mêmes entreprises, si justice il y avait. Car l’origine est connue. Une nouvelle chimère…

Très récemment encore certains syndicalistes et quelques partis politiques demandaient que le Covid-19 soit considéré comme une maladie professionnelle, donnant droit et à prise en charge et à indemnités. Et le ministre de l’Emploi vient à peine de se réveiller pour envisager la chose. Sans vouloir entrer dans le terrain glissant de la non-rétroactivité des lois (là où on pourrait même accuser les entreprises –et peut-être même le Gouvernement- de mise en danger, entre autres, entre autres), demandons juste cela. Faîtes que le Covid-19 soit reconnu comme une maladie professionnelle, donnant droit à prise en charge et conséquentes indemnités. Commençons juste par le commencement. Des preuves de bonne foi !

Mais rien ! Toujours rien…

Le max qu’on a fait c’est la fermeture de certaines unités de production qui, paraît-il, n’offraient pas les garanties nécessaires de protection des salariés contre le Coronavirus. Et encore… Sur 2259 entreprises inspectées, seulement 10 ont été fermées selon Le360, et 21 selon Hespress (une infime part dans tous les cas. Qui a dit bouc émissaire ? Ou c’est pour faire joli ?). Que devrait-on faire si l’une ou plusieurs des entreprises qui n’ont pas été fermées se transformaient en foyers de contamination ? Hein ?! Et d’ailleurs pourquoi les trois entreprises-là n’ont pas été fermées avant ce scandale? Comment ont-elles passé l’épreuve de l’inspection ? L’ont-elles passé ? Trop de questions sans réponse…

Donc, pour résumer et revenir au sujet, supposons qu’un salarié contaminé au travail (un travail non essentiel en période de pandémie) meurt, ou l’un de ses proches, on fait quoi ? On tourne juste la page ? Comme s’il avait signé pour ça ? C’est ça ce qui arrivera ? Elles sont où les associations d’avocats et les ONG ? Et les syndicats ? C’est le B-a ba dont on parle là… Le B-a ba ! Le choix de bosser ou non (Droit au congé sans solde pendant toute la durée de la pandémie, l’entreprise pleurnicheuse n’a qu’à engager des CDD), les primes de risque (car il y en a et des gravissimes) et la prise en charge ainsi que les indemnités en cas de contamination, selon les dommages causés et au salarié et à ses proches ! C’est le B-a ba du Droit nécessaire ! LE MINIMUM !

Et commencez pas avec vos « Oh faut que tout le monde soit soudé pour relancer la machine », on parle de morts et de malades là, qui fabriquent des semelles,  des lacets  et des madeleines ! Un cadre juridique approprié et juste n’est pas un luxe, loin de là. C’est une nécessité… Et ce qui est étrange c’est qu’on n’en parle pas, ou peu, et que même les gens un peu partout dans le monde semblent ne pas voir à quel point c’est élémentaire que tout cela leur soit accordé… Comment ça se fait ?!

Ça rappelle l’abolition de l’esclavage, ou le Droit de vote, ou encore l’égalité entre les hommes et les femmes. Prodigieux… Prodigieux…

Nouamane Rimeh

 

 

 

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