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Marrakech secouée par une vague d’arrestations : un séisme politique aux répercussions incertaines

La ville de Marrakech a connu un véritable séisme politique hier soir et ce matin, avec une vague d’arrestations visant des figures politiques de premier plan ayant occupé des postes de leadership majeurs, tant au niveau régional—dans les conseils municipaux et les collectivités locales—qu’au niveau national, au sein des partis formant la coalition gouvernementale et à la tête de commissions législatives.

Des observateurs locaux ont souligné que l’arrestation d’Abdellatif Abdouh, cadre influent du parti historique de l’Istiqlal, père d’une députée du même parti et d’une autre membre du conseil de l’arrondissement Ennakhil, ainsi que véritable architecte des opérations électorales du parti dans la ville, aura inévitablement un impact sur le paysage politique et électoral, influençant les futures alliances et orientations.

Le grand perdant de cette crise semble être le Parti Authenticité et Modernité (PAM). Plusieurs de ses cadres dans la région ont fait l’objet de poursuites judiciaires et sont devenus des habitués des brigades de lutte contre la criminalité financière, des juges d’instruction et des chambres criminelles. Parmi eux, Hicham El Mhajri, déjà condamné, le président de la commune d’Aghmat—l’un des plus anciens cadres de la région—condamné en première instance à deux ans de prison ferme, ainsi que les présidents des communes d’Afellassane et de Rahala, actuellement poursuivis. Sans oublier ceux déjà incarcérés, comme le vice-président du conseil communal de Guéliz ou la présidente de la commission de l’urbanisme de la ville.

Cette dernière, qui avait intégré la gestion municipale via la liste électorale de la maire-ministre en personne—présentée par ses partisans comme la femme la plus influente d’Afrique et une candidate potentielle à la tête du gouvernement—avait été arrêtée en flagrant délit de corruption dans un café de la célèbre place Jemaa el-Fna. Cet événement a braqué les projecteurs sur le PAM et sur les scandales de gestion qui secouent Marrakech, bastion du parti.

Mais ce n’était pas la fin des turbulences : l’arrestation de Nakil, président de la commune de Sidi Youssef, fief électoral de la maire et son bras droit opérationnel, a poussé cette dernière, selon de nombreux observateurs, à revoir ses calculs politiques—et notamment sa stratégie vis-à-vis des électeurs. Conscient de la situation, son parti, qui compte des experts et stratèges chevronnés, l’aurait conseillée d’adapter son approche électorale pour les prochaines échéances, en ciblant une nouvelle base électorale encore épargnée par la désillusion de ses promesses non tenues. Seul l’avenir révélera l’ampleur de ces ajustements.

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