Président de la Fédération nationale de la santé: »Il est temps de reprendre une vie normale, mais la prudence reste de mise »
Rabat - Le Maroc s'apprête à reprendre progressivement une "vie normale", tout en s'armant de prudence et de vigilance afin de contrer toute propagation de la Covid-19 dans les différentes provinces et préfectures, a souligné le président de la société marocaine des sciences médicales (SMSM) et de la Fédération nationale de la santé (FNS), Dr Moulay Said Afif.
« Désormais, nous n’avons d’autres choix que de coexister avec le virus, en adoptant les bons réflexes pour limiter sa propagation », a estimé le spécialiste dans un entretien à la MAP, mettant en avant à cet égard le « plan d’allègement du confinement sanitaire » qui consiste à découper le Royaume en deux zones: verte et orange.
En effet, la zone I qualifiée de zone verte qui représente près de 60% de la population, a connu un large allègement des restrictions sanitaires visant à lutter contre la pandémie, alors que la zone II, dite zone orange, déploie encore des limitations de déplacement plus contraignantes.
« Cette décision gouvernementale est intimement liée au taux de reproduction du virus Ro », a-t-il expliqué, relevant que dans la Zone I, le nombre d’infections et de cas actifs sont presque nuls, ce qui n’est pas le cas pour la Zone II.
L’assouplissement du confinement ou le déconfinement progressif mis en place par les autorités est associé aux taux de létalité et de guérison, a fait observer Dr. Afif, notant à ce propos que le Royaume affiche l’un des taux de létalité (nombre de décès par rapport au nombre total d’infections) les plus faibles du monde avec moins de 2,6 %, tandis que le taux de guérison avoisine les 90%.
Il rappelle que le nombre de cas en réanimation et en soins intensifs a drastiquement diminué, ce qui constitue un aspect encourageant pour le lancement du processus de déconfinement graduel.
Ces chiffres « très prometteurs » prouvent clairement que les mesures sanitaires adoptées par le gouvernement ont porté leurs fruits, a estimé le président de la FNS qui considère qu’il est temps de passer à une vie normale « tout en restant prudent car le virus est encore présent ».
Dans ce sens, « pour reprendre un cours de vie normal, tous les citoyens doivent respecter les mesures barrières de base, à savoir se laver fréquemment les mains avec du savon ou une solution hydroalcoolique, respecter la distanciation sociale et porter un masque de protection », a-t-il dit. Cet expert incite à cet égard les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques ou cardiovasculaires à redoubler de vigilance et à consulter leur médecin traitant sans hésitation.
Abordant les répercussions de la crise sanitaire liée à la Covid-19 sur l’économie, Dr Afif a appelé à promouvoir la consommation locale, afin que tout un chacun puisse participer à la relance de l’économie nationale et du niveau de vie des citoyens.
« Le peuple marocain a fait preuve de solidarité, d’entraide et de cohésion sociale tout au long de cette période de pandémie », a-t-il poursuivi, en soulignant la nécessité de soutenir davantage cet élan solidaire, tout en s’armant de patience et de bonne volonté pour aller au-delà de cette situation difficile.
D’autre part, le président de la FNS n’a pas manqué d’aborder les répercussions psychologiques indéniables remarquées lors de la période de confinement, mettant en avant l’importance du contact social pour tous les êtres humains, petits et grands.
Mais, selon lui, le risque principal d’une propagation massive du coronavirus demeure l’apparition de clusters épidémiologiques familiaux ou industriels, d’où la nécessité de prendre très au sérieux les mesures préétablies par les autorités.
« Les entreprises doivent certes reprendre leurs activités », a soutenu le docteur, tout en relevant l’impératif de mettre en place un cadre de travail propice dans le respect le plus strict de toutes les mesures d’hygiène sanitaire, conformément aux recommandations des autorités sanitaires.
Sur le même registre, Dr Afif a salué l’appel de SM le Roi Mohammed VI pour le déploiement d’une opération de dépistage massif afin de limiter le risque de propagation du virus à travers des tests de dépistage au profit des salariés.
A compter du 24 juin, toutes les préfectures et provinces seront reclassées dans la zone d’allègement n°1 à l’exception des préfectures et provinces de Tanger-Assilah, Marrakech, Larache et Kénitra. Il a également été décidé de passer à la deuxième phase du plan d’allègement en tenant compte du développement de la situation épidémiologique dans le Royaume.