La France veut des réponses de Macron sur le virus, l’emploi et le racisme
Le président français Emmanuel Macron s’adresse à sa nation dimanche après un silence inhabituellement long, alors que la France est confrontée à la fois à un recul économique exceptionnel dû à la pandémie du virus et à une colère ravivée par un racisme profondément ancré.
Des restaurateurs en difficulté aux infirmières épuisées, en passant par les minorités en colère contre les brutalités policières, les citoyens de toute la France veulent que M. Macron réponde à leurs préoccupations.
Selon son bureau, le discours de M. Macron en soirée portera principalement sur le virus qui a plongé la France dans sa pire crise depuis la Seconde Guerre mondiale : le processus de réouverture progressive, les défis économiques à venir et les « forces et faiblesses » de la gestion de la pandémie par son gouvernement.
Il s’exprime quelques heures avant que la France ne rouvre ses frontières avec ses voisins européens, et alors que les restaurants parisiens attendent de savoir quand ils pourront rouvrir complètement.
La semaine dernière, le président a ordonné un audit interne sur la manière dont son administration a géré le virus, notamment par rapport à d’autres pays comme l’Allemagne. Cela vient s’ajouter à une enquête parlementaire déjà en cours.
Bien qu’elle dispose de l’un des meilleurs systèmes de santé au monde, la France a dangereusement manqué de masques de toutes sortes et de capacités de dépistage lorsque les patients atteints de coronavirus ont débordé les services de soins intensifs en mars. Plus de 80 procès ont été intentés contre son gouvernement pour homicide involontaire, négligence ou autre mauvaise gestion de la crise du virus.
Macron a envoyé l’armée pour aider et a ordonné des mesures strictes de confinement qui ont ralenti la propagation. Mais près de 30.000 personnes sont mortes, dont la moitié dans des maisons de retraite, et plus de 150.000 ont été infectées. Plus de 200 nouvelles grappes de virus sont apparues depuis que la France a commencé à rouvrir le 11 mai, selon l’Agence nationale de la santé.
Pendant ce temps, son gouvernement est confronté à une pression croissante pour faire face au racisme et à la violence policière.
Au moins 15 000 personnes ont manifesté à Paris samedi, la dernière en date d’une série de manifestations françaises galvanisées par la mort de George Floyd aux États-Unis et le mouvement Black Lives Matter, mais de plus en plus axées sur les tensions entre la police et les minorités en France même.
En réponse, le gouvernement a interdit les étranglements policiers et juré d’éradiquer le racisme au sein de la police – mais cela a maintenant mis en colère les syndicats de police, qui disent être injustement dépeints comme des suprémacistes blancs et ont organisé leurs propres manifestations.