Terrifiant ! Notre nourriture n’est quasiment pas contrôlée, celle de l’export si !
Il y a des infos qui vraiment laissent bouche bée et ébranlent jusqu’à nos plus élémentaires certitudes. En en ayant vent, on se demande vraiment, mais vraiment, si l’image plus ou moins potable que l’on a de notre pays est assez vrai… Mais il s’avère que probablement non.
On parle de nourriture là, les trucs qui doivent être bien, les trucs pour la santé ! Eh ben, notre nourriture n’est probablement pour la majeure partie pas contrôlée. C’est-à-dire qu’on laisse des gens (et tout le monde sait ce que peuvent faire les gens qu’on laisse) faire ce que bon leur semble, pour la produire ou la commercialiser.
Cette information vient d’un rapport du CESE, vous savez, le Conseil économique, social et environnemental, entité créée pour l’amélioration de tout et rien, ce Conseil-là vient nous faire un topo sur les responsables « privés » de notre bouffe avant d’arriver dans nos paniers. Des responsables pirates devrait-on d’ailleurs dire.
Le rapport de ce Conseil (qui était censé être quasiment magique, ou efficace), donne vraiment la chair de poule. Enormément d’unités agroalimentaires et énormément de commerce travaillent en marge et au mépris des standards et de la loi. Pour résumer, on devrait avoir un laboratoire à domicile où analyser des échantillons de nourriture, et avoir des formations de vétérinaires et autres spécialités agroalimentaires pour pouvoir contrôler notre bouffe, car quasiment personne ne le fait…
L’un des médias ayant relayé cette énormité, Al Massae, a avancé plusieurs données. A vous de juger de la gravité de la situation : sur les 570.000 tonnes de viandes blanches produites en une année, 92% ne provient pas de circuits contrôlés. 73% des commerces de vente n’ont aucune autorisation pour vendre… 99% des abattoirs existants au Maroc n’ont pas les certifications nécessaires délivrés par les autorités. Seuls 8 en ont. Huit abattoirs, pas 8 pour cent…
Mais c’est effroyable ! Le citoyen Marocain ne devrait plus voir bizarrement les marchés asiatiques, répugnants, où boue, crasse, et aliments côtoient les mouches et autres insectes. Peut-être les asiatiques nous voient aussi ainsi…
C’est la nourriture quand même ! C’est quasiment la chose la plus importante. Comment peut-on admettre ça ? Comment un Etat peut-il être aussi insouciant quand on parle de nourriture à l’attention de sa population ?
En parlant de ça, toute la nourriture destinée à l’export est, selon le CESE, contrôlée de manière minutieuse et en conformité totale avec les plus hauts standards et les critères les plus pointus de qualité. Mais la notre, non ! Nous, c’est pas grave… C’est ça ? Si même la nourriture, l’Etat s’en fiche… De quoi ne se fiche-t-il pas ?
A savoir que des voix se sont levées contre le CESE, accusant son patron Ahmed Réda Chami de vouloir régler ses comptes car il voulait dans l’ancien temps où il était ministre de l’Industrie, du commerce et de l’investissement, créer une entité qui puisse se substituer à l’ONSSA (Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires). Et voilà qu’il ramène l’idée à nouveau, tout en bombardant ceux qui lui avaient mis des bâtons dans les roues autrefois.
Par contre, ce serait grossier de sa part de falsifier des données, il ne pourrait le faire, à moins d’être un imbécile. Sûrement d’autres enquêtes à ce sujet verront le jour et il risquerait gros… Et puis qui sait ?!
Mais si ce que le Conseil dit est exact… Envie de vomir !
Nouamane Rimeh (Nouamanerimeh@gmail.com)