El Hadi El Ouarti
Le Centre Perspectives Environnemental Pour l’information et Développement Durable, l’Association Marocaine des Sciences Régionales (AMSR) et la Faculté des Sciences et Techniques d’Al Hoceima, l’équipe de Recherche en Chimie Appliquée, (FSTH) en collaboration avec le Parc National Al Hoceima et la Coopérative des Femmes Badis, ont organisé un atelier de sensibilisation à la pollution plastique. Cet événement s’est tenu le 28 octobre 2023 à la Faculté des Sciences et Techniques d’Al Hoceima et a rassemblé des médias, des chercheurs des élus et des membres de la société civile.
La journée de sensibilisation à la pollution plastique s’est déroulée dans un contexte mondial préoccupant, où la pollution plastique a des répercussions graves sur les écosystèmes marins. La mer Méditerranée, en particulier, est l’une des mers les plus touchées par ce problème. L’objectif de cette journée était d’informer sur les impacts de la pollution plastique sur l’environnement, les communautés locales et les pêcheurs artisans.
En effet, les objectifs visés sont la sensibilisation des médias et de la société civile aux conséquences de la pollution plastique sur notre environnement ; l’échange, l’enrichissement et le partage des connaissances sur l’utilisation du plastique et ses problèmes ; la discussion des solutions pour la réduction et le remplacement de l’usage du plastique ; et la dotation des participants d’informations et de bonnes pratiques pour la lutte contre la pollution plastique.
L‘atelier a débuté par un mot d’ouverture du vice-Doyen de FSTH, le Professeur Amhamdi, qui a souligné l’importance de ce sujet et a présenté la Faculté ainsi que les ambitions et les perspectives de travail et de la recherche scientifique au niveau de la FSTH. M. Mohammed Tafraouti, Activiste environnemental et président du centre Perspectives Environnemental Pour l’information et Développement Durable
, a situé l’organisation de cet atelier dans son contexte national et régional et a précisé que La rencontre est organisée sous le slogan « Sauvons notre Méditerranée ». Elle a bénéficié du soutien financier du Earth Journalism Network d’Internews, octroyé dans le cadre de « l’Initiative Médias Méditerranéenne ».
Mme Bachiri Samia, directrice adjointe du Parc National Al Hoceima, a parlé de l’importance écologique et socioéconomique de ce parc et des enjeux environnementaux, liés aux pressions anthropiques, qu’on y rencontre.
Un tour de table a eu lieu, au cours duquel chaque participant a présenté son profil ainsi que l’organisme auquel il est affilié. Les participants, une trentaine de personnes au total, représentent différents secteurs d’activité, les médias avec ses composantes audio (trois radios, deux régionales, celle de Tanger et celle d’Al Hoceima, et une nationale s’exprimant en langue Amazigh), et écrites (Maghreb Arab Press) et électronique (5 journaux), des associations et coopératives de trois provinces, Al Hoceima, Driouech et Nador, la recherche et l’enseignement secondaire et supérieur, les élus, l’administration publique, etc.
Par la suite, le Professeur A. Khattabi a fait une présentation introductive sur la pollution plastique dans le monde et dans la mer Méditerranée, en se basant sur des chiffres et des données liés à ce problème. Des discussions et des débats ont enrichi davantage le sujet, grâce aux contributions et aux propositions des participants, approfondissant ainsi la compréhension des enjeux en les illustrant avec des exemples vécus dans la vie quotidienne.
Après la pause-café, le travail de l’atelier a enchaîné avec une deuxième présentation assurée par le Pr. Khattabi. Cette présentation porte sur les problèmes de pollution avec des déchets plastiques dans la zone du parc national Al Hoceima, et plus particulièrement dans cinq plages de sa zone côtière, et l’initiative menée pour les réduire. Plus particulièrement, il a abordé les expériences de la Coopérative des Femmes Badis, en matière de recyclage et réutilisation des déchets en plastique, réalisées dans la cadre de deux petits projets de recherche coordonnés par l’AMSR. Il s’agit de l’initiative ‘Ressacs sans plastique au Parc National d’Al Hoceima’, financé dans le cadre du programme Beyond Plastic Med, et de l’initiative ‘Côte-à-côte pour autonomiser des filles rurales et se distancer durablement des plastiques dans la Méditerranée’. Cette dernière initiative est inscrite dans le cadre du programme « Soutenir la Jeunesse en Méditerranée Occidentale » financé conjointement par le Gouvernement de la Principauté de Monaco et le Ministère français de l’Europe et des Affaires Étrangères, et exécuté par l’Institut Européen de Coopération et de Développement (IECD). Les deux initiatives ont aussi bénéficié d’une contribution financière du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH).
Cette présentation a été suivie avec une discussion entre les participants dans laquelle et par un brainstorming pour essayer de lister tous les problèmes de pollution plastique rencontrée et les propositions de solutions visant soit à réduire l’utilisation des objets en plastique, soit à réutiliser les objets plastiques ou à recycler une partie des déchets plastiques, en s’inspirant soit des expériences personnelles des participants soit de bonnes pratiques observées ailleurs.
Les participants ont eu l’opportunité de visiter le littoral de Badis au Parc National Al Hoceima. Ceci leur a permis de visiter le local de la Coopérative des Femmes Badis pour voir de près les différentes activités entreprises par la coopérative, notamment les pratiques de lutte contre la pollution plastique et celles de sa réduction, plus particulièrement la fabrication des produits artisanaux à partir du plastique recyclé.
Cette journée de sensibilisation à la pollution plastique a été une réussite, permettant aux participants de mieux comprendre les enjeux liés à la pollution plastique et de discuter des solutions possibles. Cette initiative a renforcé la sensibilisation de tous les journalistes, chercheurs et membres de la société civile pour s’engager dans la lutte contre la pollution plastique et à prendre des mesures concrètes pour réduire la réduire.
Les participants jugent que la lutte contre la pollution plastique est la responsabilité de tout le monde. Ils recommandent qu’il soit préférable de commencer par la sensibilisation des jeunes, non seulement au niveau des écoles, mais aussi au sein de leurs familles. Les parents sont les premiers et les plus influents éducateurs de leurs enfants. Ce sont eux qui doivent leurs inculquer, dès leur jeune âge, le besoin de respecter l’environnement et leur apprendre les bonnes attitudes et comportements civiques.
Les participants estiment aussi que pour que notre environnement soit propre, les collectivités territoriales doivent disposer de moyens matériels et humains suffisants et de prérogatives et autorité pour assurer convenablement la gestion des déchets solides dans leurs territoires. Ils pensent aussi que le rôle des médias est primordial dans la sensibilisation à la protection de l’environnement, d’une manière générale, et à la nécessité de la réduction de l’utilisation du plastique.
* El Hadi El Ouarti : Association FUED, Nador
